Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1878-1879, 1886.djvu/194

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Je vois bien, parmi nous, des frères se chérir,
Les amis séparés que fait pleurer l’absence,
De pudiques beautés qu’un amour pur encense,
Des mères par tendresse heureuses de souffrir.

Je sais que ces penchants, seuls dompteurs de nos pères,
Ont changé, par l’amour, en foyers les repaires,
En cités, par le droit, les foyers respectés ;

Mais je tremble qu’en nous ces antiques mobiles
Ne soient à notre insu d’égoïsme infectés,
Sur leur humble origine à nous tromper habiles.




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