Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1878-1879, 1886.djvu/226

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Le sang, de corps en corps, circule entre animaux :
Le meurtre le répare, en même temps qu’il l’use,
La faim quotidienne en ose ouvrir l’écluse,
Mais n’en ose lever que les tributs normaux ;

L’homme, lui seul, dans l’homme en crève les canaux
Par le fer et le plomb, sans la faim pour excuse ;
Partout, mettant la force aux ordres de la ruse.
Le dragon de la guerre a rougi ses anneaux.

Nature, as-tu créé des races ennemies
Pour balancer l’excès de tes économies
Par des crédits ouverts brusquement à la mort ?

Ne valait-il pas mieux modérer les naissances
Que d’en abandonner l’équilibre au plus fort,
Qui décime sans choix les fronts que tu recenses ?




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