Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1878-1879, 1886.djvu/263

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une voix.



Toi par qui, suprême inconnue,
Le grand problème se résout,
Qui que tu sois, cause de tout,
Où chaque essence est contenue !

Tu n’es pas nulle, car je suis,
Et n’ai d’être que par toi-même,
Et, rien qu’en sondant le problème,
Je t’atteste quand tu me fuis.

Et tu n’es pas imaginaire,
Toi, source unique du réel ;
Tu n’habites pas un vain ciel :
C’est toi qu’on craint dans le tonnerre,

C’est toi qu’on prie en tous les Dieux,
Seule forte et seule immortelle !



le chercheur.



Sa puissance éclate à tes yeux ;
Mais sa justice, où donc est-elle ?