Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1879-1888.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si j’en suis jamais las, tué ma passion,
Peut-être souffrirai-je alors qu’il se mélange
A ta figure un trait plus divin qui la change ;
Mais épargne à mon cœur, car ce moment est loin,
Un idéal trop haut dont il n’a pas besoin. —

Stella sourit d’orgueil et conserve, attendrie.
Sa beauté moins parfaite et pourtant plus chérie.

stella

Hé bien ! je resterai telle que tu me vois,
Et, tant qu’il te plaira, la Stella d’autrefois.
 
Tandis que ma douleur sombrait, ensommeillée.
______Dans le calme éternel.
J’ai tenu seulement ma tendresse éveillée
______Pour ton suprême appel.

Les choses de là-bas, au fond de ma pensée,
______Ne se dessinent plus ;
J’y vois, comme une brume au soleil dispersée.
______Fuir mes ans révolus.

Seuls, ton premier visage et les traits de ma mère
______N’y sont pas obscurcis.
Et du front paternel, hélas ! le pli sévère
______Y demeure précis.