Page:Sully Prudhomme - Œuvres, Poésies 1879-1888.djvu/184

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stella

Ah ! le subtil encens qui des fleurs se dégage
S’élève droit à l’âme, où son secret langage,
Dont rien ne la distrait, est facile à saisir,
Tandis que les saveurs, avant d’atteindre l’âme,
Rencontrent l’appétit qui pour soi les réclame
Et, brutal, en dispute au rêve le plaisir.

A l’exploration de nouvelles contrées
Dispose maintenant tes forces recouvrées,
Ce qu’il nous reste à voir, c’est l’idéal vivant.
Dans ce vallon fleuri les couleurs et les lignes
D’un amoureux regard déjà t’ont paru dignes ;
Mais le beau qui respire est le plus émouvant.