Page:Sully Prudhomme - Poésies 1866-1872, 1872.djvu/235

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J’aime avec lui tes vieilles vignes,
Ton soleil, ton sol admiré
D’où nos ancêtres ont tiré
Leur force et leur génie insignes.

Quand j’ai de tes clochers tremblants
Vu les aigles noires voisines,
J’ai senti frémir les racines
De ma vie entière en tes flancs,

Pris d’une pitié jalouse
Et navré d’un tardif remords,
J’assume ma part de tes torts ;
Et ta misère, je l’épouse.