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Au Lecteur
Quand je vous livre mon poème,
Mon cœur ne le reconnaît plus :
Le meilleur demeure en moi-même,
Mes vrais vers ne seront pas lus.
Comme autour des fleurs obsédées
Palpitent les papillons blancs,
Autour de mes chères idées
Se pressent de beaux vers tremblants ;
Aussitôt que ma main les touche
Je les vois fuir et voltiger,
N’y laissant que le fard léger
De leur aile frêle et farouche.