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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS
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Germain, à Paris. Ils paraissent être arrivés en Canada vers 1743. Pierre portait le surnom de Meru. De 1775 à 1778 il pratiqua comme notaire à Montréal puis fut nommé juge de la cour des prérogatives et des plaidoyers communs du district de Québec, ensuite appelé au conseil législatif.

Jean-Claude a tenu un journal[1] de ce qui s’est passé au siège de Québec (1759) et que l’on estime comme l’un des plus précieux documents de ces jours mémorables. Sous le général Murray (1760-64) il était greffier-en-chef du conseil de la colonie. Son greffe de notaire (Québec) va de 1745 à 1775. Marié le 23 octobre 1747, avec Marie-Louise, fille de Claude Barolet, notaire, il eut plusieurs enfants, savoir : Jean-Antoine, né 1751, dont il sera parlé, Jean-Baptiste, notaire à Saint-Ambroise de Lorette, Claude-Bernard, évêque de Québec, Jacques, archiprêtre, curé de l’Islet, François, mort en 1802, Thomas, mort en 1845, Louise, mariée à M. Besanson, Anne, décédée au berceau, Geneviève-Victoire, mariée à M. Le Bourdais, Marie-Anne, mère Saint-Bernard, ursuline, Françoise, mère Saint-Jacques, ursuline, et Rose qui ne se maria point.

Pierre-Louis Panet, d’abord notaire à Québec (1783-1785) et assistant-greffier de la cour des plaidoyers communs du district, paraît avoir été admis au barreau de Montréal vers 1789. Élu à l’assemblée législative (1791) il fut nommé juge à Montréal (1794) et mourut dans cette charge le 3 décembre 1812, jouissant d’une réputation de grande science légale, d’habileté et d’intégrité qui lui attirait le respect de tous ses administrés.

Jean-Antoine Panet, notaire à Québec (1772-1786), puis avocat, s’était marié (5 octobre 1779) à Louise-Philippe (morte en 1830), fille de Louis-Philippe-François Badelart, chirurgien major dans l’armée française, le même qui assista Montcalm blessé à mort. Panet s’était créé une forte clientèle, lorsque les électeurs de la haute-ville le nommèrent (1791) pour les représenter à l’assemblée législative. Appelé à remplir la charge de juge (1793) il fut remplacé au fauteuil de la présidence de l’assemblée par M. de Lotbinière, mais comme il ne voulait pas résider à Montréal, il donna sa démission et reprit ses fonctions d’orateur, qu’il garda jusqu’en 1815. Il mourut cette dernière année (17 mai), au moment où il venait d’être nommé au conseil législatif. Christie fait son éloge. « Cet excellent homme, dit-il, ce bon citoyen, rendit des services comme président de l’assemblée, durant nombre d’années, sans rémunération ni récompense aucune, sauf l’approbation de ses concitoyens. »

La famille Panet a continué de produire des hommes de mérite. Elle a fourni quatre juges, deux sénateurs, des conseillers législatifs et est représentée aujourd’hui par le lieutenant-colonel Charles-Eugène Panet, député du ministre de la milice et de la défense.

Pierre Bédard, d’une des plus anciennes familles du Canada, naquit à Charlesbourg le 14 septembre 1763, année où le Canada fut cédé à l’Angleterre, « comme si la Providence eut voulu nous donner en même temps l’homme qui, plus que tout autre, devait nous pré-

  1. Panet, Badeaux, Foucher, Sanguinet et autres, notaires et hommes de loi ont été nos annalistes durant la période qui va de 1759 à 1780.