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HISTOIRE DES CANADIENS-FRANÇAIS

parmi les associés de la compagnie des forges Saint-Maurice avec John Dumas Saint-Martin,[1] juge de paix à Montréal, le même qui, en 1769, fut nommé maître en chancellerie ; ce dernier était protestant. En 1775, Alexandre fut nommé capitaine dans la milice de Québec et à la défense du Sault au Matelot se conduisit avec une habilité et une bravoure qui lui valurent des félicitation universelles. Devenu seul propriétaire des forges, en 1778, il les céda quelques temps après et se fit recevoir notaire. Son greffe va de 1783 à 1802. En 1784 il devint avocat. Major de milice avant 1797, il entra cette année à l’assemblée législative où il ne resta que trois ans.

Jean Taché, de la paroisse de Garganvillars, diocèse de Montauban, né le 6 avril 1697, d’un père qui était commissaire des vivres à Saint-Malo, reçut son éducation à Paris, et se disposa à embrasser la carrière du commerce. S’étant embarqué pour le Canada (1739) s’établit à Québec et y épousa (1742) Marie-Anne Jolliet de Mingan, petite-fille de Louis Jolliet. Il devint syndic des marchands, conduisit un trafic considérable jusqu’au temps de la conquête, et alors se trouva ruiné par la prise de ses vaisseaux. Ayant acquis les bonnes grâces du gouverneur Murray, on le fit notaire, bien qu’il n’eut pas étudié cette profession. Versificateur habile, l’esprit de salon qu’il déploya lui valut une place honorable dans la société de son temps. Il mourut en 1768. Son fils, Pascal-Jacques, seigneur de Kamouraska, devint membre du deuxième parlement.

Jacques Ménard dit Lafontaine, établi aux Trois-Rivières en 1657 se transporta à Boucherville et fonda une famille nombreuse dont l’un des fils Antoine Ménard dit Lafontaine fut envoyé au deuxième parlement (1796) ; le petit-fils de ce dernier, sir Louis-Hypolite Lafontaine, a laissé un grand nom dans notre histoire.

Étienne Potier dit Laverdure marié à Québec en 1670 avait eu un fils du nom de Toussaint dont le petit-fils s’engagea dans le commerce de fourrures, y amassa de l’argent, prit sa retraite et fut nommé lieutenant-colonel des milices de Lacadie, au sud de Montréal De ce dernier naquit (1770) Toussaint Pothier qui s’adonna de bonne heure au trafic des fourrures du nord-ouest. En 1790 il était associé de la compagnie fondée en 1783 par son père, MM. de Rocheblave, McTavish, Cotté, Frobisher et autres marchands de Montréal. Il devint comme l’âme de la compagnie, dont les affaires avec l’Angleterre atteignaient jusqu’à trois cent mille louis sterling par année. Vers 1812, le gouvernement le chargea d’organiser un corps de voyageurs pour la défense des lacs et il en fut nommé major. Membre du conseil législatif, il occupa temporairement plusieurs charges, telles que commissaire pour améliorer le port de Montréal, arbitre dans la question du partage des revenus des douanes, pour la construction du canal Lachine. Il fut seigneur de Sainte-Marie de Lanaudière, comté de Maskinongé, où il exécuta de grands travaux. Il mourut à Montréal le 25 octobre 1845.

Pierre Couc dit Lafleur, natif de Cognac en Angoumois, s’établit aux Trois-Rivières en 1651 et y épousa (1657) Marie Meti8ameg8k8e, algonquine, d’une famille influente parmi les

  1. Il prit soin du jeune fils de Ducalvet, durant la captivité de ce personnage (1780-83.)