Page:Sur la Tombe de Huysmans, Collection des Curiosités Littéraires, 1913.djvu/57

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autre adverbe par une idée de lieu, de temps, de circonstance, etc. Ce dangereux subalterne est le chien du troupeau des phrases. Quand il commande, c’est pour dévorer.

Le même adverbe, selon la littérature saturnienne, est un vocable de crépuscule qui se charge d’inféconder l’Affirmation, d’estomper à la plombagine les contours de la Parole et de favoriser d’un brouillard les monstrueux accouplements de l’Antinomie. C’est le bienfaiteur du Néant.

C’est pourquoi Huysmans idolâtre si jalousement jusqu’au simulacre de l’Adverbe, qu’il lui a bâti des chapelles où ne peuvent entrer qu’en tremblant les génitives Prépositions ou les Conjonctions obscènes, mais d’où sont bannies avec rage les patibulaires Interjections.

Un jour Émile Zola, dont l’esprit graisseux n’est huilé que pour glisser sur les surfaces, s’avisa de peindre Huysmans.

Le fantomatique « Souvarine » de Germinal est le portrait physique, ressemblant à faire peur, de ce virtuose de fascination. Mais ce n’est qu’un portrait physique, le seul dont Émile Zola soit capable.