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Page:Swift - Le Conte du tonneau - tome 2 - Scheurleer 1732.djvu/287

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de Mr. BICKERSTAF.

qui font les Délices du petit Peuple. Heureuſement pour moi, je ſuis au-deſſus du ſort de ces miſerables Ecrivains, qui ſont obligez d’inſulter le Bon-Sens, pour ſe procurer dequoi vivre. Ma Fortune fait que je n’ai pas beſoin d’un gain ſi mince, & mon naturel me le fait mépriſer.

Que des gens éclairez ne condamnent pas, avec trop de précipitation, cet Eſſai deſtiné à rendre ſon ancienne Réputation à un Art, qui n’eſt tombé en diſgrace, que par l’Ignorance, & par la Fourberie, de ceux qui le profeſſent. Un court eſpace de tems décidera, ſi je me ſuis trompé moi-même, ou ſi j’ai voulu tromper les autres ; & ce n’est pas, ce me ſemble, exiger quelque choſe de fort déraiſonnable, que de prier le Public de vouloir bien ſuſpendre ſon Jugement, pendant un petit nombre de Mois.

Autrefois, je me ſuis vû confondu avec les habiles gens, qui mépriſent toutes les Prédictions fondées ſur les Etoiles ; & j’étois encore de leur Opinion l’An 1686, quand un Homme de Qualité me fit voir dans ſon Album une Déclaration du très-éclairé Aſtronome le