Page:Swift - Opuscules humoristiques - Wailly - 1859.djvu/100

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savoir combien il s’y trouve de domestiques des deux sexes, qui s’attendent à un pour-boire, et avertissez-les de se tenir sur deux rangs lorsqu’il part ; mais engagez-le à ne pas confier l’argent au butler, de crainte qu’il ne frustre les autres ; cela forcera votre maître à être plus généreux, et alors vous pouvez saisir l’occasion de dire à votre maître que le squire un tel, au service de qui vous étiez précédemment, donnait toujours tant par tête aux domestiques ordinaires, et tant à la femme de charge et au reste, fixant au moins le double de ce qu’il avait l’intention de donner ; mais ne manquez pas de dire aux domestiques le bon office que vous leur aurez rendu ; cela vous gagnera leur affection, et fera honneur à votre maître.

Vous pouvez vous permettre de vous griser plus souvent que le cocher, quoiqu’il prétende alléguer en sa faveur, parce que vous ne hasardez que votre propre cou ; car le cheval saura bien prendre assez soin de lui-même pour s’en tirer avec une entorse seulement ou une épaule démise.

Quand vous portez la redingote de votre maître en voyage, roulez la vôtre dedans, et serrez-les avec une courroie, mais mettez la doublure de votre maître en dehors, pour empêcher le dessus de se mouiller et de se crotter : de cette façon, quand il commencera à pleuvoir, l’habit de votre maître sera le premier disponible ; et, s’il est plus endommagé que le vôtre, votre maître a plus