Page:Swift - Opuscules humoristiques - Wailly - 1859.djvu/113

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de mylord, il faut vous accommoder du chapelain. Le valet de chambre me plaît le moins des trois, car il est d’ordinaire vain et impertinent une fois qu’il a jeté bas sa livrée ; et s’il manque un grade dans l’armée, ou une place de douanier, il n’a pas d’autre ressource que le grand chemin.

Je dois vous mettre particulièrement en garde contre le fils aîné de mylord : si vous êtes assez adroite, il est à parier que vous pouvez amener le benêt à vous épouser, à faire de vous une lady ; si c’est un simple libertin (et il faut qu’il soit l’un ou l’autre), évitez-le comme Satan ; car il a moins peur de sa mère que mylord de sa femme, et après dix mille promesses, vous n’aurez de lui qu’un gros ventre ou une claque, et probablement tous les deux.

Quand votre maîtresse est malade, et, après une très-mauvaise nuit, repose un peu le matin, si un laquais arrive avec un message, pour savoir comment elle va, que le compliment ne soit pas perdu ; mais secouez-la doucement jusqu’à ce qu’elle s’éveille ; et alors rendez le message, recevez sa réponse, et laissez-la dormir.

Si vous êtes assez heureuse pour être auprès d’une riche héritière, vous devez vous y prendre bien mal si vous n’attrapez pas cinq ou six cents livres pour disposer de sa main. Mettez-lui souvent dans l’esprit qu’elle a assez de fortune pour faire le bonheur de n’importe qui ; qu’il n’en est de véritable que dans l’amour ; qu’elle est libre de choisir qui bon lui semble, et sans l’avis de ses parents, qui ne