La chair des enfants sera de saison toute l’année, mais plus abondante en mars, et un peu avant et après, car il est dit par un grave auteur, un éminent médecin français, que, le poisson étant une nourriture prolifique, il naît plus d’enfants dans les pays catholiques romains environ neuf mois après le carême qu’à toute autre époque : c’est pourquoi, en comptant une année après le carême, les marchés seront mieux fournis encore que d’habitude, parce que le nombre des enfants papistes est au moins de trois contre un dans ce royaume ; cela aura donc un autre avantage, celui de diminuer le nombre des papistes parmi nous.
J’ai déjà calculé que les frais de nourriture d’un enfant de mendiant (et je fais entrer dans cette liste tous les cottagers[1], les journaliers et les quatre cinquièmes des fermiers), étaient d’environ deux shillings par an, guenilles comprises ; et je crois qu’aucun gentleman ne se plaindra de donner dix shillings pour le corps d’un enfant bien gras, qui, comme j’ai dit, fera quatre plats d’excellente viande nutritive, lorsqu’il n’aura que quelque ami particulier ou son propre ménage à dîner avec lui. Le squire apprendra ainsi à être un bon propriétaire, et deviendra populaire parmi ses tenanciers ; la mère aura huit shillings de profit net, et sera en état de travailler jusqu’à ce qu’elle produise un autre enfant.
Ceux qui sont plus économes (et je dois convenir
- ↑ Ceux qui ont une chaumière à eux.