Page:Swift - Opuscules humoristiques - Wailly - 1859.djvu/78

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Prenez soin à certains moments, durant le dîner particulièrement, lorsqu’il y a des personnes de qualité, d’être, vous et vos camarades, tous à la fois hors de la salle ; par là vous vous reposerez un peu de la fatigue du service et en même temps permettrez à la compagnie de causer plus librement, n’étant plus gênée par votre présence.

Quand vous êtes envoyé en message, délivrez-le dans vos propres termes, fût-ce à un duc ou à une duchesse, et non dans les termes de votre maître ou maîtresse ; car comment peuvent-ils savoir ce qui est relatif à un message aussi bien que vous qui avez fait votre apprentissage de cet emploi ? Mais ne rendez jamais la réponse qu’elle ne soit demandée, et alors ornez-la de votre propre style.

Quand le dîner est fini, descendez une grande pile d’assiettes à la cuisine, et quand vous arrivez au bord de l’escalier faites-la rouler toute devant eux ; il n’est pas de vue ou de son plus agréable, surtout si elles sont en argent, indépendamment de la peine qu’elle vous épargne, et elle sera là, près de la porte de la cuisine, à la disposition de la laveuse.

Si vous montez une morceau de viande dans un plat, et qu’il vous tombe de la main avant que vous entriez dans la salle à manger, la viande par terre et la sauce répandue, ramassez doucement la viande, essuyez-la avec le pan de votre habit, puis remettez-la dans le plat, et servez ; et quand votre maîtresse s’aperçoit que la sauce manque, dites-lui qu’on va l’apporter à part.