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L’humanité, devant tes multiples couronnes,
Salue avec amour la gloire des lauriers,
Et, respirant la joie intense que tu donnes,
Met les poètes morts et vivants à tes pieds.
Parmi les dieux du chant te placent nos ivresses,
Les Esprits bienfaisants t’ont reçu dans leur sein,
Le cœur de nos cœurs t’aime et cherche en ses détresses
Ta Foi, cet hosanna d’un invisible essaim.

3

Toi, la haute pensée et l’âme la plus chaste,
Tu planes sur le monde avec ton large esprit,
Plus que le vent des mers indomptable et plus vaste :
Ton vers de diamant dans ses chaînes nous prit ;
Il vibre, grave écho de ces lois immuables,
Entraînant l’univers au farouche idéal ;
Le Mal éperdu fuit tes regards formidables
Qui brillent sur la nuit comme un jour boréal.