Page:Swinburne - Ode à la statue de Victor Hugo, 1882, trad. Dorian.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


24

Terre, jette à ses pieds ta gloire et tes désastres !
Cieux, étendez sur lui vos parvis étoilés !
Qu’Il se dresse éclatant sous le regard des astres,
Et qu’aux fils de nos fils ses traits soient dévoilés !
Il dépasse les flots qui submergent la tombe,
Il lance à l’inconnu son défi triomphant…
L’emblème de son âme est l’aigle et la colombe :
Rebelle aux dieux et père attendri de l’enfant.

25

Soleil, tu n’as point vu blanchir plus haute tête.
Parmi les fils de l’homme Il est le plus altier !
Sur tes cimes, ô temps, sur leur sanglante crête,
Aucun nom ne rayonne aussi pur, aussi fier.
Témoignez la splendeur de cette âme idéale
Dans sa forme terrestre à la postérité ;
Révélez aux humains jusqu’à la nuit finale
Le vêtement mortel de l’immortalité.