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COMMENCEMENT DE LA GUERRE ANGLO-FRANÇAISE. 4~

BESYBEL. tt.–8 H

sur aucun point tant que la question de personne n’était pas résolue. Les démocrates s’opposaient vivement au renvoi de Pache, tandis que le centre s’élevait toujours plus fortement contre sa nullité complète en fait d’administration militaire. Personne surtout ne voyait la possibilité d’un accord entre lui et Dumouriez, et la guerre de Hollande semblait avoir rendu Dumouriez indispensable. Une tentative faite par l’abbé Siéyès pour rendre l’administration de la Belgique indépendante de Pache, et pour la confier à des autorités dirigées par Dumouriez, eût pu trancher la dificulté et gagner peut-être le général lui-même à l’incorporation de la Belgique; mais la droite et la gauche se réunirent pour s’opposer a ce projet. Cette fois, Salles se montra d’accord avec Robespierre; la Gironde et la Montagne, effrayées par l’ambition du général, jetèrent le même cri d’alarme, et le plan fut rejeté à une grande majorité. Il n’était plus possible d’hésiter. Les plaintes contre Pache devenaient chaque jour plus nombreuses; les commissaires revenus de Belgique annoncèrent à la Convention, du haut de la tribune, qu’il avait fait pour pi us do 150 millions de dépenses qui n’étaient pas portées sur ses comptes, et au moment même où le comité diplomatique songeait à déclarer la guerre à l’Espagne, le comité militaire fut informé que, dans les Pyrénées, un armement de trois mois avait laissé les fortifications sans entretien. les troupes sans armes, et les batteries sans munitions. Les autres armées n’étaient pas beaucoup mieux partagées. Depuis quelques semaines, la désertion avait diminué de soixante mille le nombre des volontaires nationaux. Les démocrates durent donc se résoudre à battre en retraite, et le centre à faire un pont d’or à l’ennemi en fuite. On chercha avant tout à faire accepter le déficit. <f H est impossible de débrouiller ces comptes du ministère de la guerre, dit Barère; il faut passer l’éponge dessus. « Puis, Chambon, maire de Paris, s’étant démis de ses fonctions, les démocrates profitèrent de sa retraite pour offrir à leur idole une position plus lucrative et presque plus importante que le ministère. Ce ne fut qu’alors, le 2 février, que la Convention prononça la destitution de Pache, et nomma (c’est-à-dire le centre gauche) (1) au ministère de la guerre un ami de Dumouriez, le général Beurnonville. En dépit (1) L:t Gironde vota pnur Ductmtelet.