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~S DEUXIÈME PARTAGE DE LA POLOGNE.

-la Pologne sous la domination russe. On ne pouvait avoir là /craintë que ce pays; au milieu des troubles qui le déchiraient, f~t en état de résister à l’impératrice le seul souci qu’éprouvât "Catherine était causé par les puissances allemandes, et surtout par l’empereur Léopold, qui lui avait franchement communiqué et recommandé son plan d’union saxo-polonaise. SI cela lui était possible, elle voulait empêcher toute intervention de ces puissances dans la question polonaise. « Si elles s’opposent à mes plans écrivait-elle à cette époque je chercherai à les calmer en leur offrant un dédommagement ou même ûfle province polonaise. » Mais elle ne comptait en venir là qu’à la dernière extrémité elle espérait, au contraire, les contenir par de brillantes promesses, jusqu’à ce que la Pologne fût de nouveau complètement envahie par les troupes russes, puis ensuite décider la question selon les désirs de sa toute-puissante ambition. Rien ne pouvait mieux seconder ces vues que l’ardeur belliqueuse déployée par les Français contre l’Autriche au printemps de 1792 il. était évident que si une grande guerre éclatait en Belgique et en Italie, l’empereur d’Autriche ne pourrait plus soutenir la Pologne que de ses vœux~tériles. a Je me casse la tête, disait Catherine ’en décembre à un de ses confidents, pour amener les cabinets de Vienne et de Berlin à intervenir dans les affaires de France. Je voudrais les voir plongés dans quelque question bien compliquée, afin d’avoir les mains libres; j’ai devant moi tant d’entreprises non terminées il faut que ces deux cours soient occupées, pour qu’elles ne m’empêchent pas de les mener à bonne fin (1). Lés événemehts, comme nous le savons, répondirent à ces vœux. A Paris; la Gironde s’empara du gouvernail de l’État, et elle poussaJa France avec une ardeur passionnée à déclarer la guerre à à l’Allemagne à Vienne, l’empereur Léopold mourut) et son Successeur, avec son inexpérience, son manque de conseils éclairés et ses désirs ambitieux, resta hésitant entre la pression de la Russie et celle de la Frahce; à Berlin, le cabinet apprit le plan d’union saxo-polonaise, et fut par là radicalement guéri de toute sympathie pour la Pologne. Ce que Catherine avait rêvé se réalisait les deux puissances allemandes, occupées ailleurs (1) Smitt, SMtMt’oto, 11, 359.