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PARTAGE DE LA POLOGNE. – PRÉLIMINAIRES. TAS

étaient forcées d’abandonner la Pologne au bon plaisir de la Russie; Bientôt le roi de Prusse revint de lui-même aux idées qûe Catherine luî avait autrefois suggérées. Du moment qu’il était impossible de protéger la Pologne contre l’ambition de la Russie, il ne voulut pas tout laisser la disposition exclusive de Catherine. ~e!le-ci ayant alors proposé aux deux cours de s’entehdre au sujet du sort de la Pologne, le roi résolut de profiter de cette négociation pour réclamer une province p olonaise. Il supposait que la Russie n’entreprendrait rien isotément contre la Pologne tant qu’elle n’aurait rien décidé avec les puissances allemandes; mais plus les désirs de la Prnsse se manifestaient, plus la Russie hâtait ses armements, afin de placer la Pologne, aussitôt que possible, sous la domination exclusive de ses troupes, "de se rendre ainsi maîtresse de la situation, et d’empêcher à jamais l’intervention gênante des puissances allemandes.

CHAPITRE îl

PAR~AtlË f)E LA ftJLOGNË. – !’S.SLiMINAIRES.

Depuis l’automne de 1791, les chefs des mécontents polonais étaient rassembtés à Saint-Pétersbourg. Les plus importants étaient, du royaume de Pologne, Félix Potoclci et le maréchal de la couronne Rzewusid, et de Lithuanie, les frères Eossakowski, dont l’aîné était évêque de Wilna et le plus jeune général au service russe. Ils n’avaient qu’à se féliciter du brillant accueil qui leur était fait par l’impératrice. En effet, aspirant avant tout renverser la constitution du 3 mai, qu’elle considérait comme le premier obstacle à ses desseins, Catherine les attirait dans le cercle intime de sa cour, leur allouait par mois une pension considérable, et les mettait en relations intimes avec ses ministres. Il n’y avait qu’une voix à Saint-Pétersbourg’ contre les coupables démocrates de Varsovie, qui voulaient anéantir, en même temps que les priviléges de la noblesse, la vieille liberté polonaise, et, par conséquent, le rempart de la politique conservatrice. La Russie était célébrée comme la protectrice de la vraie nationalité polonaise, et, en réclamant son appui, les mécontents