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PARTAGE DE LA POLOGNE. – PRÉLIMINAIRES. HM

tions avec les puissances allemandes elle ne vit dans la lettre du roi de Pologne qu’une tentative pour la brouiller avec ses alliés, et elle répondit de la façon la plus dure que la seule chose qui pût et dût sauver la Pologne était l’acceptation immédiate de la confédération de Targovice par le roi. Une dépêche détaillée du vice-chancelier Ostermann expliqua à Stanislas, en termes plus précis, que l’on considérait qu’il n’existait plus de gouvernement légitime à Varsovie, et que, par conséquent, on ne pouvait y parler ni d’aillance ni de traité de commerce; que la Russie n’était pas en guerre avec la Pologne qu’au contraire, elle était en étroite union avec la République, c’est-à-dire avec la confédération, et qu’elle n’agissait que contre les ennemis de cette dernière (4). Au même moment, le chargé d’affaires autrichien déclarait au roi que son gouvernement n’avait aucun motif pour s’opposer aux désirs de la Russie.

Le 17 juillet, Kachowski passa le Bug à Dubienka et força le général Kosciusko, malgré son héroïque résistance, à quitter la forte position qu’il occupait au delà du fleuve. C’est tandis que les colonnes russes s’avançaient de tontes parts vers la capitale, que le roi reçut l’accablante réponse de Saint-Pétersbourg, fut informé de l’étroite intelligence qui régnait entre la Russie et l’Autriche, et apprit de la bouche même de l’ambassadeur russe que Catherine seule empêchait la Prusse d’entrer en Pologne les "armes à la main. Dans la nation polonaise, l’impuissance égalait l’irritation; de quelque part qu’on jetât les yeux, on n’entrevoyait aucune chance de salut le roi se soumit donc, et, le 24, il entra dans la confédération.

C’était accomplir le renversement de la nouvelle constitution, et proclamer la restauration de l’ancien état anarchique. Les patriotes de 1791, Ignace Potocki, Mulachowski, Kollontai s’enfuirent à Vienne et à Dresde; le roi Stanislas resta seul et abattu dans son palais, tantôt exhalant les plaintes les plus amères, tantôt plongé dans les plus sombres rétiexions. Il n’était nullement cause des malheurs de la dernière lutte; mais toutes les haines des vaincus, toutes les hontes de la défaite tombérent sur lui, parce qu’il n’avait pas su se décider, comme Potocki (i) Smitt, &)HtM<’cK), 1~ A68.