PARTAGE DR LA POLOGNE. LE TRAITÉ. 177 1 1
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et rendit irrévocable la rupture entre l’Angleterre et la France. Le dernier obstacle placé sur le chemin de Catherine se trouva écarté par là. Le coup imminent qui trancha les jours de Louis XVI fut aussi le coup de mort pour la vie nationale de la Pologne. Les nuages que les plans pacifiques de l’Angleterre avaient amoncelés à l’horizon de la Russie se dissipèrent en un instant. La certitude de la guerre maritime assurait l’inaction de la Porte; quant à ce qui concernait la Suède, Ostermann dit à Lord Withworth a Si l’Angleterre veut nous seconder sérieusement, nous mettrons bien vite les gens de Stockholm à la raison. » Murray se plaignait toujours sourdement quand il était question de la Pologne au quartier général mais il n’élevait plus d’opposition formelle, et il se contenta de déclarer que l’Angleterre prendrait sa revanche sur les colonies et les îles françaises ce à quoi Lucchesini donna naturellement son entière adhésion. Bref, l’attitude belliqueuse des Jacobins contre l’Angleterre laissait le champ libre à la politique russo-prussienne.
Les négociations entre Ostermann et Goltz, relativement aux différents articles du traité de partage, se poursuivirent dans le plus grand mystère. La Prusse avait obtenu l’essentiel, une province polonaise, et cela contre le vœu de la Russie. Quant aux autres détails du traité, Catherine évitait de se prononcer. Chaque observation tentée par Goltz au sujet de l’étendue démesurée de la part que se réservait la Russie était repoussée avec une orgueilleuse fermeté. L’acte de partage fut présenté comme un moyen de défense nécessaire contre les principes révolutionnaires qui, de Paris, avaient pénétré à Varsovie, et la France fut désignée comme l’ennemi contre lequel avait été décidé ce partage. D’après cela, la Russie promit, aussi longtemps que durerait la guerre contre la France, de maintenir ses forces militaires sur le pied où elles se trouvaient dans le moment actuel; mais, en échange, elle réclama de la Prusse la promesse, beaucoup plus importante, de ne pas conclure de paix séparée avec la France tant que la Révolution ne serait pas anéantie. Les ministres prussiens cédèrent, convaincus que l’Autriche ne continuerait pas la guerre plus longtemps que cela ne serait nécessaire; et ils se rassurèrent tout à fait lorsque Ostermann leur dit négligemmentque cet article étaitau fond indifférent au gouvernement