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PARTAGE DE LA POLO&NE. – L’EXÉCUTION. 183

le regard, on ne découvrait plus aucun obstacle qui dût s’opposer au partage. Voyons maintenant quelle était la situation de ce malheureux pays.

CHAPITRE tV

PARTAGE DE LA POLOGNE. – L’EXÉCUftON.

Pendant qu’à Saint-Pétersbourg les puissances s’enveloppaient du mystère de la diplomatie pour décider le partage de ta Pologne, ce pays étaiten proie au premier ébranlement causé par l’approche del’armée prussienne. Lanouvelle, qui enfutdonnée, dans les derniers jours de l’année 1792, par l’ambassadeur polonais à Berlin, tomba comme un coup de foudre sur la Généralité établie à Grodno. La terreur et l’agitation y furent, immenses; mais Catherine avait si bien travaillé les confédérés, que leurs chefs se précipitèrent chez le commandant russe, Igetstrœm, qui venait d’arriver, et le prièrent de les protéger, de se mettre a leur tête, et de marcher avec eux contre ces Prussiens détestés. Igelstrœm n’avait aucune souplesse dans le caractère il était, au contraire, fier, impérieux, redouté de tous ses subordonnés, et professait surtout un profond mépris pour les Polonais; cependant, il leur témoigna cette fois une certaine bienveillance et les exhorta à la prudence, leur disant que, vu l’alliance qui existait alors entre la Prusse et la Russie, Mœtlendorf n’entrerait certainement pas sur le territoire polonais sans que la czarine en fût instruite. Alors Potocki s’emporta il déclara qu’il se jetterait seul sur les Prussiens, et s’attira parla une si verte réprimande d’Igelstrœm, qu’il rentra chez lui malade (1.). Bientôt après, arriva la déclaration prussienne du 6 janvier 1793, et la Généralité se tranquillisa en n’y voyant autre chose que l’expression de ses propres sentiments, c’est-à-dire une profonde antipathie pour le parti patriotique de la constitution de mai. Le général Byszewski, qui (i) BtictitiuM au roi, 23 j&ntier.