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184 DEUXIÈME PARTAGE DE LA POLOGNE.

était dans la Grande-Pologne avec cinq mine hommes de troupes polonaises, reçut, en conséquence, l’ordre vide de sens de défendre la patrie, mais de considérer les Prussiens comme des amis. Cependant, le calme ne dura pas longtemps. Le 26 janvier, Rzewuski, général en second dans l’armée polonaise, revint de Saint-Pétersbourg’, où il était. allé comme membre de la députation chargée de porter à Catherine l’hommage de la reconnaissance des Polonais, tout enivré des promesses flatteuses de la czarine et hostile au plus haut point à l’intervention prussienne. Rzewuski s’était toujours montré violent et versatile; il avait fait, en 1772, une telle opposition au premier partage, que Catherine l’avait exilé en Sibérie maintenant, il se montrait non moins ardent à demander la délivrance de son pays à l’auguste protection de la Russie. Il mit aussitôt la Généralité en mouvement, protesta que Catherine ne connaissait, ni n’approuvait la conduite de la Prusse, et obtint que, le 28 janvier, deux courriers partissent pour Saint-Pétersbourg, afin de demander du secours de la manière la plus pressante et d’insister pour que l’ordre fût donné au général Byszewski de se préparer à marcher. Le lendemain, l’orage augmenta encore, car on apprit l’entrée positive de Mœllendorfen Pologne, entrée qui avait donné lieu à deux ou trois escarmouches de cavalerie. La Généralité décida, après les discours les plus véhéments, qu’elle se défendrait à outrance elle fit un appel à la nation et exhorta toute la noblesse à monter à cheval, tandis que Rzewuski envoyait au général Byszewski un régiment d’infanterie et vingt-six canons de l’arsenal de Varsovie mais ici Igelstrœm intervint avec énergie. Il fit occuper la route de Posen par deux bataillons russes, plaça à l’arsenal un fort détachement de cosaques, et déclara formellement à la confédération qu’H ne laisserait pas arriver à Posen un seul soldat polonais. Il devint donc impossible, malgré toutes les assurances données par Rzewuski, de se dissimuler à Grodno l’intelligence qui régnait entre les deux puissances. Potocki, dans son désespoir, voulait se retirer dans ses terres, et la Généralité fut au moment de se dissoudre. C’est alors qu’arriva le nouvel ambassadeur russe, Jacques de Sievers.

Catherine avait, choisi cet homme en vertu du, système qui la