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LE PARTAGE. ~y

icutbputssatus voisins Un sot mépris ou une soumission dictée par l’intérêt, que les bourgeois polonais aient salué avec joie la conquête allemande, et que le paysan ait vu s’établir la domination de la Russie avec une profonde indifférence? Faut-il s’étonner que le seigneur qui avait, dans tout le cours de sa vie, vendu la justice à ses concitoyens, et que l’employé qui n’avait jamais vu dans l’État qu’une source à laquelle il pouvait puiser pour s’enrichir, aient vendu leurs voix aux agents russes ? En effet, les rapports des hommes d’État qui se sont occupés de ce second partage de la Pologne ne nous permettent pas de douter que la corruption ait joué ici un rôle tout aussi considérable que la violence (1). Sievers, qui prenait partout la première place comme lui revenant de droit, ne permit pas que la direction des affaires lui échappât en cette occasion. Les premières personnes sur lesquelles se dirigea son action furent les chefs de la confédération, qui d’ailleurs, depuis des années, recevaient un traitement de la Russie. Depuis le départ de Potocki, le personnage le plus important était le général Kossakowski, devenu, par les services qu’il rendait et la solde qu’il recevait, un instrument de la Russie, mais qui s’enflammait de colère quand il entendait parler de la participation de la Prusse au partage. Il confia à Sievers qu’il avait envie de faire, par la Lithuanie, une irruption dans la Prusse orientale mais il fut facile de le mettre à -la raison, et de lui indiquer la conduite à tenir. En même temps, on eut soin que le roi Stanislas ne fût entouré que de personnes dévouées à la Russie dans tous les corps électoraux, le mot d’ordre était que la soumission aux volontés de Catherine devait procurer les plus brillants avantages. Cela est triste à dire, mais l’effet de ces promesses fut immense. Dans les diètes provinciales, écrivait Igelstrœm, la petite noblesse est en majorité, et elle trafique de ses voix; on achète celles-ci pour dix, quinze, ou tout au plus trente ducats. » Sievers annonçait à Saint-Pétersbourg que jamais diète n’aurait coûté moins cher qu’en Lithuanie, chaque député ne revenait en moyenne qu’à 200 ducats, et qu’en Pologne, il en (1) Il en lors du premier partage, ainsi que le prouve la liste donuée U.d~7~ ceux qui ont reçu des trouve déjà sur cette liste un nom de :1.71)3.