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LA BELGIQUE EST REPRISE PAR LES AUTRICIIIENS. 2H 1.

n’était pas mieux organisée qu’en novembre. Néanmoins, le général se hâta de prendre les mesures nécessaires. Son plan était maintenant de pénétrer d’Anvers dans la partie occidentale duBrabant du Nord, de s’emparer des places situées sur la basse-Meuse, de passer ce fleuve dans les environs de Dordrecht, et, de là, de se diriger en toute hâte vers Amsterdam. Tout dépendait donc d’un coup de main hardi et soudain en présence de l’agitation de la Belgique, de l’épuisement de son armée et de l’approche de l’armée autrichienne, Dumouriez n’avait pas d’autre parti à prendre. Ses troupes se montaient en tout à un peu plus de cent mille hommes, dont dix mille étaient disséminés dans diverses garnisons, onze mille occupaient la province de Namur sous les ordres dugénéral d’llarville, et dix-neuf mille, commandés par le général Valence, couvraient les Ardennes de là, trente mille hommes, conduits par Dumouriez en personne, s’étendaient de Liège vers Aix-la-Chapelle et la Roër, tandis que seize mille autres, sous les ordres de Miranda, observaient la Meuse inférieure, depuis Maëstricht jusqu’à Ruremonde. Il restait donc prés de dix-sept mille hommes pour l’expédition projetée contre Amsterdam (l): il était clair dés lors que le succès dépendait de la rapidité des mouvements. Les Hollandais, dont les armements n’étaient pas encore terminés, avaient disséminé leurs faibles détachements tout le long de la frontière; mais ils s’occupaient activement d’augmenter leurs forces, tandis que Dumouriez, au contraire, n’avait que peu d’espoir de recevoir des renforts de France. Le ministre BeurnonviIIe promettait bien toujours de faire tout ce qui dépendrait de lui pour venir en aide au général; il envoya à l’armée la plus grande partie de la garnison de Paris et se mit en relations aussi amicales que possible avec les généraux, ce qui remplit ceux-ci de reconnaissance, surtout après les procédés auxquels Pache les avait habitués. t Vous ne dites donc plus comme autrefois Hassenfratz, écrivait Miranda, qu’on peut avoir des généraux par milliers, ou, comme Cambon, que les soldats sont tout, et que les généraux ne sont rien ? Toutefois, le départ (1) Tous ces chiffres sont relevés sur les listes de présence des différents corps, aux archives de la guerre, à Paris. Les chiffres donnés par Dumouriez dans ses mémoires sont généralement trop faibles., tandis que ceux qu’on trouve dans la correspondance de Mirauda sont trop élevés et indiquent les forces portées sur les états.