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LA BELGIQUE EST REPRISE PAR LES AUTRICHIENS. 21!;

de réparer les échecs de l’automne, et il envoyait courrier sur courrier pour ordonner qu’on sauvât l’importante cité de Maëstricht et qu’on sortît enfin d’une honteuse inaction (1). Cobourg, après avoir longtemps résisté, résolut donc d’attaquer avec son petit corps d’armée les forces bien supérieures de l’ennemi il y fut surtout décidé par la situation de Maëstricht, qui devenait de plus en plus inquiétante, et, le l" mars 1793, il donna le signal tant désiré.

Dés le point du jour, le général Clerfayt se jeta avec plusieurs colonnes sur Aldenhoven, et, un peu plus tard, le feld-maréchallieutenant prince de Wurtemberg marcha sur Eschweiler. Les Français, pris à limproviste sur ces deux points, furent repoussés malgré une vigoureuse résistance. Les vainqueurs continuèrent leur marche avec rapidité, et poussèrent jusque Aixla-Chapelle, où Dampierre essaya d’engager un combat dans les rues mais les Autrichiens furent soutenus par les habitants exaspérés, comme les Hessois l’avaient été à Francfort, et ils dispersèrent si bien l’ennemi, que le général Stengel fut rejeté au loin vers le sud et ne rejoignit l’armée française qu’à Namur. Les autres corps, après avoir perdu deux mille hommes, reprirent promptement la route de Liège, d’où Valence leur envoya du renfort, après s’être occupé d’abord de défendre les positions de Saumagne et d’Hervé (2).

Ce succès suffisait pour permettre au prince de Cobourg de secourir Maëstricht. Tandis que le prince de Wurtemberg poursuivait les Français du côté de Liége, l’archiduc Charles se dirigea sur Maëstricht avec une telle rapidité, que Miranda eut à peine le temps d’éloigner de Wyk le corps d’armée du général Leveneur, lequel remonta la Meuse et la repassa sur le pont de Viset. Voyant que sa propre position n’était pas tenable, Miranda renvoya à Tongres, dans la nuit du 3, toute son artillerie de siège avec quatre mille hommes, puis, bientôt après, le reste de son armée, forte d’environ sept mille hommes et commandée par Philippe, duc de Chartres. Lui(1) Correspondance manuscrite de Manstein et de Tauenzein.

(2) Ceci et tout ce qui suit est tiré des mémoires de Dumouriez, de la correspondance de Miranda, des rapports de l’armée autrichienne, dans le Journal )M!7<<a:<’e autrichien de 1812, et surtout des correspondances conservées aux Archives de la guerre, à Paris.