Page:Sybel - Histoire de l’Europe pendant la Révolution française 2.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CHANGEMENT DE 5UNISTÈHE EN AUTRICHE. 229

son souverain otau, au contraire, qu’on mît de cote tout projet de ce genre, dans la circonstance actuelle, afin de ne pas influer défavorablement sur les questions générales et de ne pas troubler la confiance mutuelle des puissances, première condition du succès (1).

Cette réponse fut d’autant moins agréable à Vienne, qu’on y aurait eu le plus grand besoin de l’influence puissante de l’Angleterre pour écarter les difïlcultés qui se prosentaient du côté de l’Allemagne. Depuis que la Prusse avait donné son adhésion au plan d’échange, à la condition que la maison de Wittelsbach l’agréerait également, tout dépendait des décisions de la cour de Munich or, celle-ci était pour le moment en relations beaucoup plus amicales avec Paris qu’avec Vienne elle regardait le plan d’échange comme un vain prétexte, et ressentait la plus violente colère des menaces faites par l’Autriche au sujet de ses intelligences avec la France. La cour de Munich ne montrait donc que réserve et soupçon elle opposa en particulier tous les obstacles imaginables à la marche des troupes impériales vers le Rhin, ce qui, en excitant une grande irritation à Vienne, rendit la question principale, la négociation sur le plan d’échange, encore plus difficile à résoudre. Dans ces circonstances, Spielmann, en dépit de ce qui avait été convenu avec la Prusse, revint à son idée d’une intervention armée, grâce à laquelle l’Autriche .eût pris la Bavière en dépôt militaire, à peu près comme la Prusse l’avait fait pour la Saxe en 1756. Il était surtout fortifié dans ce désir par les traces de l’influence française qu’il croyait reconnaître, non-seulement en Bavière, mais dans les autres États du Sud de l’Allemagne, et il s’exprima à cet égard avec une ardente conviction. Il s’agissait d’abord du Darmstadt, dont le landgrave parvint pourtant, bientôt après, à se justifier de la faiblesse qu’il avait montrée l’automne précèdent a l’égard de Custine; puis et surtout (lu Wurtemberg, dont le chargé d’affaires, lorsqu’il demanda ce qu’il fallait que fit le duc pour plaire à l’Empereur, reçut cette réponse précise « Le contraire de tout ce qu’il a fait jusqu’à présent (2). x (1) Itaefteu :t Spiegcl.

(2) Tout ceci est tiré de ta correspondance de llaeften,