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CHANGEMENT DE MINISTÈRE EN AUTRICHE. 241

DESYDEL. tl.–16

princes présents, du duc d’York ou du prince de Cobourg, reviendrait le commandement en chef. Lorsqu’on en arriva a discuter le plan de campagne et la manière dont les corps de troupes seraient répartis, on demanda au duc d’York s’il pourrait occuper le pays compris entre Ostende et Menin, et former par là l’aile droite de l’armée; il s’y déclara prêt, en ajoutant d’une manière très-nettequeses instructions allaient précisément jusquelà. La restriction que semblaient impliquer ces paroles fut expliquée par lord Auckland: « Le duc, dit-il, n’avait de pleins pouvoirs pour opérer de concert avec l’armée impériale qu’autant qu’il s’agirait de sièges, l’intention de sa cour étant de procurer à la Belgique une ligne de places fortes qui pût assurer la défense de ses frontières. Je ne vous cache pas, ajouta-t-il, que l’Angleterre songe aussi pour elle-même à des indemnités importantes. » A quoi le prince d’Orange répondit que si tout le monde demandait des indemnités, il espérait bien qu’il ne serait pas fait une exception pour la Hollande, et que, si un congrès avait lieu, les ambassadeurs de cet État y seraient admis (i).. 0 On se communiqua encore quelques renseignements sur les sommes d’argent déposées en Angleterre par Dumouriez, Pétion et leurs amis, et qui avaient été confisquées par les autorités; on s’entendit au sujet d’une foule de détails militaires, puis la conférence se termina. Le 9, la déclaration rédigée par Metternich fut faite officiellement par Cobourg. Celui-ci y disait que l’endurcissement opiniâtre des Français le forçait à retirer son premier manifeste; puis il y annonçait le rétablissement de l’état de guerre pur et simple, c’est-à-dire la guerre de conquête contre la France, démentant complètement par là sa proclamation du 5. Le système prémédité depuis septembre se produisait enfin à la face de toute l’Europe on déclarait ouvertement que la guerre n’avait plus pour objet le rétablissement du trône en France et la sécurité des États européens, mais la conquête de provinces françaises et l’agrandissement des puissances belligérantes. L’impression produite en France fut générale et profonde, et tout à l’avantage des possesseurs du pouvoir. Ceux-ci, en effet, qui avaient toujours pré~) Rapport de Tauenzien au roi.