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~ngtemps contenue mais de plus en plus amère qui divisait ses membres,

C’était toujours la question polonaise qui jetait la discorde entre les puissances allemandes. La Prusse et la ilussie, déjouant toutes les prévisions de l’Autriche, avaient pris possession d’une partie de la Pologne; mais il leur restait encore à obtenir du reste de la nation la reconnaissance du fait accompli. Ici, les influences des trois puissances se trouvaient en contradiction directe autant les deux parties intéressées étaient pressées d’avancer et d’agir, autant l’Autriche leur opposait d’hésitations et de lenteurs. Le 9 avril, deux jours après la publication du manifeste russe, Sievers et Buchholz remirent à la confédération séante à Grodno les déclarations de leurs cours respectives. Les membres dociles qui formaient la majorité de la confédération avaient été prévenus à l’avance, et les rues étaient couvertes de patrouilles de Cosaques, pour empêcher que l’assemblée ne se séparât sans avoir rien décidé. Dès que les ambassadeurs ne se furent retirés, une vive discussion s’établit. Tous les membres déclarèrent successivement que jamais ils ne donneraient leur approbation au démembrement de leur pays, et qu’ils ne voteraient pas pour la convocation d’une diète destinée à céder une partie de leurs provinces. Ils rappelèrent à grands cris le serment par lequel la confédération, lors de sa formation, avait juré de maintenir l’inviolabilité de la Pologne sous la protection de la Russie; puis, lorsque le tumulte fut un peu calmé, ils décidèrent qu’un message serait envoyé à Sievers, comme au pro~ tecteur de la confédération, pour le prier d’attendre l’arrivée du roi, ce qui leur eût laissé le temps d’adresser une supplique à Saint-Pétersbourg. Mais Sievers répondit froidement que cela ne servirait à rien, que les trois puissances étaient d’accord, et qu’il fallait absolument que la diète fût convoquée.

Ces protégés et ces créatures de Catherine n’avaient jamais pensé sérieusement à résister aux ordres de la Russie; mais, après les brillantes promesses que cette puissance leur avait prodiguées un an auparavant, ils étaient surpris de la voir aujourd’hui procéder~au partage de la Pologne, sans qu’aucun acte de leur part eût pu justifier ce changement de conduite. Félix otocki surtout, qui avait compté sur l’appui de la Russie pour