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GUERRE ET DIPLOMATIE EN AVRIL ET EN MAI. 281 a, 1. -<L 1

vinces de ce que leur avaient coûté les troupes russes, mais que maintenant il devait révoquer cet ordre et attendre que la diète fût convoquée;enun, qu’une plus longue obstination le forcerait à défendre la navigation des neuves, à dissoudre tous les régiments polonais, à retarder le règlement des dettes du roi. Ces menaces ne produisant aucun effet, Sievers plaça sous la surveillance de la force armée les biens de Rzewuski et de Walewski, ainsi que ceux des émigrés. Cette mesure, qui frappait d’un même coup et avec la même rigueur les auteurs et les destructeurs de la constitution de 1791, fit tout rentrer dans l’obéissance. On rédigea pour Buchholz une note semblable à celle qui était destinée à la Russie, le conseil permanent fut formé et composé des personnes désignées par Sievers (1), et l’on s’occupa aussitôt de convoquer les électeurs pour la diète. Le chancelier décida avecSievers que, par convenance, le conseil enverrait des convocations même dans les provinces détachées de la Pologne, mais que les employés des postes les intercepteraient à la frontière, et qu’il n’en serait plus question. Bientôt après, Rzewuski et Walewski revinrent auprès du tout puissant ambassadeur, protestèrent de leur bon vouloir, et rentrèrent en possession de leurs biens. Les élections commencèrent sans opposition dans tous les palatinats, sous la surveillance des garnisons russes, dont les officiers n’admettaient les électeurs, aussi bien que les candidats, qu’après les promesses et les engagements les plus solennels souvent même c’étaient eux qui nommaient les députés. Le général Igelstrœm, qui dirigeait les élections, fit preuve à cette occasion, comme l’écrivait Buchholz, d’une rare expérience et d’une incroyable activité; Sievers enfin put annoncer à sa souveraine qu’il ne se trouverait pas à la diète une seule voix hostile aux intérêts de la Russie. De plus, dès qu’on pouvait s’emparer de quelques soldats polonais ou de quelques recrues, on s’empressait de les incorporer dans des régiments russes. Le nombre de ces nouveaux soldats s’élevait déjà à quatorze mille cinq cents à la fin d’avril (2).

’(1) A propos de ces personnes, Igelstrœm écrivait à Sievers, le 30 avril « Je comprends que vous soyez forcé de faire flèche de tout bois; mais un Zatu~ki (Sievers l’avait fait nommer, sur la demande d’Igeistroem) ne peut pas être attelé à la même charrue qu’un Wikofb’ki, un Walicki, un Radzinski, et deux autres d’une extraction encore plus basse, tous joueurs, fripons et voleurs de grandes routes. )) (2) D’après les dépêches de Buchholz au roi, au ministère et au général Ato’t-