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26 COMMENCEMENT DE LA GUERRE ANGLO-FRANÇAISE.

pas encore occupe, ajoutait-il, c’était parce que la neutralité de la Bavière et du Palatinat lui semblait plus importante que la possession de la ville (1). Il demanda donc une augmentation de &0 000 hommes, la coopération de l’armée de la Moselle, et la subordination des opérations de Belgique aux besoins de son système, moyennant quoi il s’engageait à dicter les conditions de la paix à l’empereur d’Autriche, sans qu’il en coutàt à la France d’autre peine que celle d’encaisser les contributions payées par l’Allemagne. Ses dépêches ne respiraient que le dévouement et le zèle le plus chaleureux envers la République, et formaient un frappant contraste avec celles de Dumouriez, toujours si impérieux, si indépendant, si disposé à donner des conseils et même a dicter des ordres..

Le ministère fut bientôt décidé. On ne pouvait songer a donner lo commandement supérieur à Dumouriez on le nomma donc. général eu chef de l’armée des Ardennes; on lui promit des renforts suffisants, et on le chargea d’attaquer la Belgique. A force d’instances, il obtint que sur ce théâtre de la guerre, au rnoins~ tous les généraux fussent entièrement soumis à ses ordres. Pour tout le reste, ce furent les plans de Custine qui l’emportèrent. Au lieu de rappeler celui-ci en-deçà du Rhin, on augmenta ses forces. Kellermann reçut l’ordre réitéré de descendre la Moselle jusqu’à Coblentz pour le soutenir, quelque éprouvées que fussent ses troupes par les fatigues du mois de septembre, et Dumouriez lui-même fut invité, le 2& octobre, à établir ses quartiers d’hiver à Cologne, sur le Rhin, toujours dans le but de .donner une base aussi large que possible aux attaques de Custine. Tout cela était d’autant plus pénible pour Dumouriez, que ce même gouvernement qui le chargeait contre son gré d’une mission si grave, semait sur son chemin mille obstacles propres à nuire à l’accomplissement de cette mission. L’équipement de ses troupes ne se terminait pas, lespièces d’artillerie qui lui étaient nécessaires ne lui furent livrées que grâce au bon vouloir de Santerre, qui les prit dans les magasins d’armes de la ville de Paris; bref, il ne voyait autour de lui que jalousie et soupçon. Les ministres, à la vérité, approuvaient son projet de (A) Protocoles du Conseil des ministres, et correspoudaucc de l’.n’mee du Rhiu, aux archives de la guerre, à Paris.