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â4& SUSPENSION DE LA ûCËRRË DE LA CiOAUTiON.

mois de septembre avaient fait nommer lieutenant-colonel, excitait dans un cabaret une bande de soldats au pillage et à la révolte. Encourage par une lettre récente du Comité de Salut public, qui louait Biron et l’exhortait à persévérer dans sa fermeté, Westermann fit arrêter les séditieux en flagrant délit, elles appela devant un conseil de guerre. Aussitôt le calme se rétablit au camp; mais Ronsin partit immédiatement pour Paris afin de défendre son ami, et Vincent et Hébert, les Jacobins et la Commune demandèrent avec un redoublement de fureur l’extermination des généraux déloyaux et ennemis de la liberté.

En Flandres, l’armée du Nord présentait un tableau analogue. Après avoir repoussé les Français le 23 et le 2& mai hors de la position qu’ils occupaient près de Famars, Cobourg avait immédiatement cerné la place importante de Valenciennes. Custine, it son arrivée, avait trouvé le gros de ses troupes établi dans ce que l’on nommait le Camp de CeA’a?’, près de Bouchain, sur l’Escaut; sur les trente-neuf mille hommes qui composaient cette armée, dix mille n’avaient pas de fusils, six mille pas de baïonnettes elle comptait, en outre, cinq mille cavaliers, et seulement cent quarante-sept artilleurs (t). Les officiers étalent sans influence, les soldats sans discipline; tous manquaient de confiance et de courage, chaque jour la trahison de leurs généraux leur était dénoncée de Paris comme l’unique source de leurs malheurs. Un second corps de trente-six mille hommes, placé près de Lille sous les ordres du général Omoran, n’était pas dans une meilleure situation, et l’armée des Ardennes (depuis Maubeuge jusqu’à Longwy), après avoir envoyé de forts détachements en Vendée, ne comptait plus que dix mille hommes, la plupart gardes nationaux nouvellement arrivés (2). Pour atteindre ces chiffres, on avait dû avoir recours aux garnisons, si bien que Le Quesnoy n’était plus gardé que par seize cents hommes et Landrecies par onze cents, faiblesse d’autant plus inquiétante que la plupart des places étaient en aussi mauvais état qu’au mois de septembre. Dans celles que nous venons de (1) Ceci, ainsi que ce qui suit, est tiré de la correspondance du ministère de ta guerre.

(2) Un peu plus tard, les états portèrent vingt-neuf mille hommes, y compris les garnisons. A la fin de juin, tes commissaires de la Convention évaluèrent tes forces disponibles à huit mille hommes d’infanterie et quinze cents cavaliers.