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342 SUSPENSION DE LA GUERRE bE LA COALITION.

trait la même sévérité à l’égard des officiers, et était infatigable dans sâsollicitude pour l’alimentation des troupes; aussi les soldats, qui avaient commencé par murmurer, trouvèrent-ils bientôt qu’’il avait raison et finirent-ils par s’emparer eux-mêmes des émissaires parisiens pour les lui livrer. Pendant ce temps, le Comité s’occupait activement de renforcer l’armée. La levée du mois de mars commençait à produire de bons effets; pour la fin de juin, le Camp de César comptait cinquante-cinq mille hommes, l’armée des Ardennes vingt-neuf mille, et une nouvelle levée de ;trente mille cavalierss’euectuaitencore. Les patriotes de la capitale demandaient bien la tête de Custine, pour le punir de ce qu’il ne se hâtait pas de faire lever le siège de Valenciennes; mais le général accueillait ces menaces avec une pitié mêlée de colère. Il lui suffisait, pour le moment, de rendre à ses troupes leur ancienne assurance en les’ habituant à la guerre par de petits combats d~avant-postes, et il remerciait le ciel de ce que ses adversaires, malgré leur supériorité, lui en laissaient le loisir. Peu à peu il parvint à rétablir l’ordre dans les troupes de ligne mais quant aux volontaires, les pamphlets d’Hébert et les excitations de Bouchotte entretenaient parmi eux une telle anarchie que Custine, poussé à bout, fit, comme Westermann, emprisonner de son autorité privée,les commissaires du ministre (t). On conçoit que, dès lors, les Jacobins le considérèrent comme un traître digne de mort. Cette rupture du général et du ministre compliquait péniblement la situation du Comité de Salut public. Celui-ci redoutait surtout que Valenciennes ne se rendît pendant toutes ces querelies, ce qui aurait laissé les Autrichiens libres d’attaquer l’armée française; mais Custine déclara positivement que l’on ne pouvait encore débloquer cette place. La guerre ne présentait que des dangers, la paix semblait plus éloignée que jamais. L’Autriche avait répondu aux propositions qui lui avaient été faites à la fin de mai qu’on ne pouvait traiter avec un pays dont personne ne connaissait le véritable gouvernement~). Dans (1) Un certain Cellier s’était surtout si~-nate~ et queique~bataiDons le protégèrent. Après son arrestation, il écrivit a BiDaud-Varenues et à Hébert, dont l’influence le fit mettre en liberté. La plainte constamment portée contre Custine était que cc~?:~<moM<ac/te insultât Robespierre mais il ne fut jamais question de relations avec l’Autriche.

(2) Haeften aux Etats-Généraux, 2 juin.