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FIN DE LA CAMPAûKE DE 1?93. ~15

tels, détestés des Hébertistes. II était donc impossible de faire la moindre démarche sans discussions et sans obstacles, et, tandis que le gouvernement insistait sans cesse pour qu’oui avançât hardiment, les généraux s’élevaient contre toute entreprise qui n’offrait pas des chances assurées de succès, car ils savaient que le plus petit échec serait puni comme une trahison par les commissaires de la Convention.

La première pensée de Houchard avait été d’opérer une diversion sur les côtes de Flandre, mal gardées alors; dans ce but, il avait appelé à lui trois mille hommes de l’armée des Ardennes, ainsi que des détachements pris dans les plus considérables garnisons, qu’il remplaçait peu à peu par des gardes nationaux venant de l’intérieur. Mais il fut informé le 18 août que le duc d’York marchait contre Dunkerque, amenant sur les côtes trente-sept mille hommes, et que Cobourg, qui venait de remporter quelques succès dans la forêt de Mormale, se disposait à investir le Quesnoy; en conséquence, il résolut d’attendre, avant de rien entreprendre, l’arrivée des renforts qui lui étaient envoyés par convois de l’armée de la Moselle. Au premier aspect, Dunkerque paraissait être en grand danger. La garnison, forte de huit mille hommes, était loin de suffire à l’étendue de la place, la population commerçante y était irritée par les lois sur les accaparements et l’usure, les matelots du port étaient turbulents et indisciplinés (1). Mais, par bonheur pour les Français, l’apathie et le désordre étaient à leur comble chez les alliés. Après avoir mis neuf jours à franchir une distance de quatorze lieues, York ne trouva à son arrivée ni ingénieurs, ni grosse artillerie, ni matériel d’attaque d’aucun genre (2), et il attendit vainement la flotte anglaise jusqu’à la fin du siége, de sorte que la place resta toujours libre du côté de la mer; de plus, et c’était bien plus grave encore, du côté même de la terre la faiblesse des alliés ne leur permit jamais un investissement complet. Pendant que le duc d’York établissait un camp à l’est, le général Houchard put faire entrer dans la place, du côté de l’ouest, des renforts conti(1) On eu voit quelque chose dans Rousselin (fie de jf/oe/ic, vol. ir, init.), mais t)n trouve plus (le détails dans la Correspondance du ministère de h guerre. (2) Ditfurth, Les ~MUM en f/tM~’c, t, ’tOS et suivi, d’après les pièces des archives hessoises.