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~18 RÈ6NE DE LA tERRËUR EN fRANCE.

nuels de troupes, d’artillerie, de matériaux de toute nature, et avant qu’York eût organisé ses batteries, le nouveau commandant de la place, l’énergique général Souham, avait luimême pris l’offensive sur tous les points. York avait établi la moitié de son armée environ, sous le général hanovrien Freitag, à quelques lieues au sud-est de Dunkerque, pour observer le camp français de Cassel; mais, Souham ayant ouvert les écluses du sud de la place, tout le pays environnant fut bientôt couvert de plusieurs pieds d’eau, ce qui plaça les troupes alliées dans une situation fort critique. Toute communication directe se trouvait par là coupée entre York et Freitag, et il ne restait plus au duc d’autre voie pour effectuer sa retraite que la route de Furnes, c’est-à-dire une étroite digue située entre la mer et des marais de plusieurs lieues d’étendue. C’est dans cette situation que se trouvaient les alliés lorsque, le 6 septembre, ils furent attaqués à l’improviste par l’armée de secours des Français. Dés qu’il ne lui était plus resté aucun doute au sujet des intentions du duc d’York contre Dunkerque, Houchard avait renforcé et porté à vingt-trois mille hommes son aile gauche, qui, placée du côté de Cassel, devait être la première appelée à agir; puis il avait rassemblé aux alentours de Lille environ quarante mille hommes, ne laissant pour surveiller Cobourg que dix mille hommes de la grande armée sur la Scarpe, et douze mille prés de Maubeuge sous les ordres du général Gudin. Mais les renforts de l’armée de la Moselle, qui étaient de vingt-deux mille hommes, ne se trouvaient plus le 25 août qu’à une faible distance; ces renforts étaient destinés à augmenter le corps d’observation de Maubeuge, et à mettre l’armée principale, celle qui se trouvait prés de Lille, en état de frapper un coup décisif. Le duc d’York et .Cobourg, exclusivement occupés, chacun de leur côté, du~siége qu’ils poursuivaient, s’inquiétèrent peu de cette concentration de forces. Cobourg cependant appela à lui le général Beaulieu, qui se trouvait à Namur avec huit bataillons, et l’établit à Orchies, à quelques lieues en avant de Lille; mais là se bornèrent toutes ses précautions. Du reste, comme nous l’avons dit plus haut, les treize mille Hollandais que commandait le prince d’Orange se trouvaient en face de Lille, disséminés sur plusieurs postes éloignés les uns des autres, et à peu près à égale distance des