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~22 RÈGNE DE LA TERREUR EN FRANCE.

tpmba au pouvoir des Français, qui mirent cette ville au pillage; le général Beaulieu, que Cobourg avait envoyé de Courtray à leur secours et qui s’était avancé jusqu’à quelques lieues de Menin, n’osa pas se montrer tant que dura le combat; enfin, la victoire des Français paraissait complète; mais les desastres arrivèrent d’un autre côté. Mouchard ayant ordonné des attaques simultanées. contre les détachements autrichiens placés devant Le Qneshoy, un corps de sept mille hommes qui s’avançait de Bo.uchain fut taillé en pièces par le prince Jean de Lichtenstein, à la tête. de douze escadrons impériaux, et, ce qui était pis encore, lorsque le général Ihlor, qui arrivait de Maubeuge, entra dans la forêt de Mormale, il apprit par des prisonniers que tous ses efforts étaient vains, et que la place était depuis deux jours au pouvoir des Autrichiens. Il refusa d’ah.ord de croire à cette triste nouyelie; mais eHe ne fut que trop tôt connrmée. Ce qui s’était passé à Mayence et à Valenciennes venait de se renouveler au Quesnpy. Les ouvrages de la place étaient intacts les vivres et les munitions étaient Ipm d’être épuisés mais les soldats avaient perdu toute ardeur, et le commandant n’avait pas osé résister à la volonté des habitants, qui demandaient la fin du siége à grands cris.

Si nouchard avait possédé le génie pénétrant et résolu de Napoléon, il n’aurait pas, même alors, considéré la partie comme perdue. Cobourg, à la vérité, pouvait encore disposer de toutes ses forces, mais celles du prince d’Orange étaient complètement hors de combat, et York, déjà fort maltraité, se trouvait à une grande, distance. Il aurait suffi au général français de quelques jours de marche pour réunir quatre-vingt mille hommes entre ces trpis corps d’armée, et pour les attaquer successivement ayec des chances favorables. Mais Mouchard n’était pas d’une trempe aussi vigoureuse. Il apprit (lue le duc d’York s’approchait de Courtrai à miches forcées~ il était certain que Cobourg s’avancerait de l’autre côté ce double, danger l’empêcha d’apprécier l’étendue des ressources dont il disposait pour en triompher. Il résolut donc de ne plus avancer, et, au contraire, de concentrer prudemment ses forces en arrière. Le 15, il ordonna à ses troupes de repasser la Lys, de rétrograder vers Lille et d’évacuer Menin pendant ce temps, une fausse attaque