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&34 RÈGNE DE LA T~RRËOR EN FRANCP.

la Moselle, et ne pouvait d’ailleurs agir contre les ordres de son cabinet; il se contenta donc de mettre sept mille hommes de son aile gauche à la disposition des Autrichiens. Ceux-ci, du reste, n’eurent pas de bataille sérieuse à soutenir; dès les premières décharges des colonnes ennemies, les Français abandonnèrent presque sans résistance les lignes tant vantées, et se retirèrent en toute hâte et sans effusion de sang jusque dans les environs de Strasbourg (13 octobre). Wurmser en éprouva une vive joie il espérait prendre Strasbourg par un coup de main, avec le secours de quelques royalistes de la ville, et se réjouissait d’avance de l’accueil pompeux qu’il comptait, recevoir de la population dans la plupart des villages. Mais les paysans, effrayes par les brigandages des manteaux-rouges autrichiens et par la brutalité des émigrés français, ne montrèrent nulle part la moindre sympathie pour les Allemands. Quant à la conspiration de Strasbourg, elle fut découverte par les commissaires de la Convention et noyée dans le sang des conjurés.

La délivrance de Maubeuge et le ralentissement des hostilités sur la frontière de’Belgique fournirent au Comité de Salut public le temps et les moyens de prendre les mesures nécessaires pour changer sur le Rhin la face des événements. On s’occupa d’abord d’augmenter les forces. Depuis le mois de septembre, l’armée du Rhin comptait cinquante-deux mille hommes; mais parmi ceux-ci se trouvaient quatorze mille paysans du landsturm, de sorte qu’en réalité on n’avait que trente-huit mille combattants véritables à opposer aux quarante-six mille Autrichiens de Wurmser. L’armée de la Moselle n’avait que trente mille hommes, d’une capacité fort médiocre (1), pour résister à l’armée de Brunswick, qui en comptait quarante mille, tous soldats résolus, éprouvés, exercés à la guerre. Quant aux renforts procurés par la levée en masse, ils no pouvaient être ici de plus d’utilité qu’ils ne J’avaient été en Flandre; en conséquence, le Comité ordonna de les envoyer dans les places fortes, et de réunir autant que possible les garnisons de ces places aux armées; puis, au mois d’octobre, lorsque le danger parut être conjuré pour longtemps sur la frontière de Belgique, il décida l’envoi dans le Palatinat de (1) D’après les états du ministère de la guerre. Gouvion Saini-Cyr donne ici et pour ce qui suit des chiNrea dUKi.’euts mais je m’en suis d’autant moins in-