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~2 RÈGNE DE LA TERREUR EN FRANCE.

tude personnelle. En prenant le commandement en chef, il savait très-bien de quelle haine il allait être poursuivi; mais la certitude de vaincre le remplissait de confiance. Le 26, il recommença l’attaque sur toute la ligne des Impériaux et les défit complètement après un court combat. Le Geisberg, point de jonction de Wurmser avec Wissembourg, fut pris d’assaut, et les Français, avançant toujours, arrivèrent jusqu’à la Lauter. Wurmser semblait perdu, lorsque Brunswick, sortant de ses positions et s’élançant à point nommé contre les colonnes ennemies,’sauva l’armée encore une fois et assura la retraite au delà de la Lauter. M’ais alors rien ne put plus arrêter Wurmser dominé par la colère et le chagrin et perdant tout espoir, il regagna la rive droite du Rhin malgré les observations du duc de Brunswick, ce qui força l’armée prussienne à abandonner la plus grande partie du Palatinat et à se contenter de protéger les environs de Mayence.

j~Le 23 décembre, les Français, des hauteurs de Klingenmunster, virent devant eux la ville de Landau délivrée. Au moment même où le bruit des canons de la forteresse, tirés en signe de réjouissance, arrivait jusqu’au camp, un messager envoyéde Paris y apportait la nouvelle que Toulon venait également d’être enlevée aux ennemis. La joie des troupes en fut doublée. La France, victorieuse de tous ses ennemis, semblait entourée d’une auréole de gloire. Cependant le moment du déclin approchait pour la Révolution. Elle n’avait allumé la guerre l’année précédente que pour pouvoir renverser la constitution de la France elle y avait réussi tout le pays était courbé sous les violences, la terreur et le désespoir; mais déjà cette guerre suscitée par elle faisait surgir les hommes destinés à la dominer. La même semaine de décembre signalée par le triomphe du général Hoche voyait aussi se produire le premier fait d’armes de Napoléon Bonaparte.