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446 RÈGNE DE LA TERREUR EN FRANCE.

traitée par le commissaire Ruhl, qui, entre autres vases sacres, brisa la sainte ampoule de saint Remy et en envoya les débris à la Convention (1). En Lorraine, Lacoste et Mallarmé, commissaires à l’armée de la Moselle, s’occupèrent surtout du recouvrcment des taxes révolutionnaires. Us chargèrent le club de Metz de leur procurer « les moyens d’expulser les ennemis s celui-ci s’adressa à son tour aux sociétés populaires de Nancy, de Luneville, de Pont-à-Mousson, et chacune d’elles adjoignit aux messagers quatre hommes de confiance, de sorte que le nombre de Ces percepteurs volontaires s’augmentait à chaque pas. Ils étenIdirent leurs exactions jusqu’à Belfort, en Alsace, où, a leur instigation, le comité révolutionnaire préleva 135 000 francs, rien que sur vingt-cinq personnes l’une dut payer 3500 francs L_comme aristocrate; l’autre, 7000 francs comme égoïste; six pauvres artisans, 3000 francs chacun comme fanatiques; un rentier < modéré n, ~000 francs; etc. (2). Les malheureux qui se voyaient dépossédés de la sorte implorèrent vainement le secours d’Hérault de Séchelles, commissaire dans le sud de l’Alsace. Hérault, qui était lui-même membre du Comité de Salut public et_qui partageait toutes les idées de Lacoste, annonça à Paris, au mots de novembre, que partout l’usure et le fanatisme étaient punis, les clubs purgés, les autorités suspendues, et que tous les -emplois étaient donnés aux sans-culottes. « Un représentant du peuple, écrivait-il alors à son digne collègue Carrier, doit toujours ordonner de grandes mesures, en laisser l’exécution à des agents subalternes, et ne jamais se compromettre par des ordres écrits !).

Strasbourg et la Basse-Alsace étaient encore plus durement traitées (3). Au commencement d’octobre, les représentants Guyardin ctMilbaud y avaient opéré une épuration provisoire des autorités et établi un comité de police pour tout le département puis, le 1 &, ils avaient décidé la formation d’un tribunal et d’une armée révolutionnaires. Ce tribunal se composait d’un vieux cha.noine rusé, nommé Taffin, d’un étudiant en théologie et d’un do(1) Ce qui, naturellement, n’empêcha pas qu’eHc servit de nouveau au sacre <]e Charles X.

(2) D’après les papiers du Comité de Salut puMic.

(3) Ce qui suit est tiré en partie de Strobel (~<o!’<’<’ de ~~<tce),’qui s’appuie ici, comme partout, sur des actes et des rapports authentiques.