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M COMMENCEMENT DE LA GUERRE AHfûLO-FRANÇAtSE.

fort repoussât les Français d’une des portes de la ville, ce qui permit aux Hessois d’y pénétrer et de s’en emparer sans peine. Custine dut, bientôt après, évacuer la rive droite du Rhin jusqu’aux fortifications extérieures de Mayence. Il s’excusa de cet échec en l’attribuant la trahison des habitants de Francfort, puis, pour se dédommager de sa défaite, il fit subir à la ville libre de Mayence toutes les rigueurs du joug militaire, et la força à demander elle-même à être incorporée à la France. C’était ta un médiocre avantage, qui compensait peu la rupture des négociations prussiennes, interrompues violemment par la prise de Francfort. Le mécontentement fut d’autant plus grand à Paris que, dans le même moment, l’expédition entreprise contre Trèves échouait également (I). Les Autrichiens, quoique trèsinférieurs en nombre, défendaient opiniâtrément la position qu’ils occupaient sur les hauteurs de Pellingen, et Beurnonville, qui avait pris le commandement à la place de Kellermann, gémissait de ne pouvoir réclamer de plus grands efforts de ses troupes épuisées; mais ce qui augmentait encore l’irritation du ministre de la guerre, c’est que Dumouriez pouvait se vanter d’avoir prévu tout ce qui arrivait, et de ne s’être trompé sur aucun point.

Ainsi, cette nouvelle tentative faite pour rompre l’alliance allemande, avait échoué plus promptement encore que celles de Dumouriez et de Westermann à Valmy. Vers le même temps, on vit se décider la question relative à la seconde partie des intrigues françaises, question bien plus importante encore pour l’avenir les puissances maritimes prirent enfin une attitude déterminée en face de la Révolution.

Nous avons vu combien le roi de Prusse avait insisté sur la condition de ne pas toucher à la Hollande si l’on voulait avoir son consentement à la paix, et avec quel empressement Lebrun avait accepté cette condition, pourvu toutefois que la maison d’Orange restât tranquille de son côté. Quant à la Hollande eHe-même, il ne pouvait y avoir de doutes sur ses idées de paix. Depuis longtemps cet Ëtat ne comptait plus au nombre des grandes puissances; peu à peu les mains amollies du peuple y avaient (1) Journ. milit. autr., 1834.