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LUTTES DE PARTIS ENTRE LES JACOBINS. 497

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succès de sa tentative de rapprochement; mais surtout il ne voyait ni autour de lui ni en lui-même, aucun moyen de conjurer le danger. Il resta donc inactif et attendit son sort, partage entre le doute et la confiance.

Le Comité de Salut public, séparé des deux partis et les dominant tous deux, les aurait peut-être encore abandonnés à euxmêmes pendant quelque tcmp?, si la crise n’eût été amenée d’une manière toutà fait inattendue. Les Hébertistes de l’Hôtel de Ville et du ministère de la guerre se réjouissaient peu du triomphe de leurs principes, car ce triomphe ne leur rapportait aucun profit personnel. Qu’importait que le Comité fulminât contre les suspects, qu’il enlevât aux citoyens leurs biens et leurs trésors et promît ceux-ci aux prolétaires, qu’il rendit toutes les lois que les Hébertistes proclamaient indispensables à la litjerte? La loi du 4 décembre n’en subsistait pas moins Chaumette et Hébert restaient toujours des fonctionnaires secondaires, Vincent et Ronsin des subordonnés sans influence dans le gouvernement, surveillés dans leurs actions et soumis à une sévère responsabilité. Le 12 février, Hébert avait encore déclaré aux Cordeliers qu’il fallait mettre sur le même rang que les modérés les orateurs emphatiques qui avaient inventé à son intention le terme d’ultrarévolutionnaire il voulait parler de Robespierre et. de ses amis. Au lieu de cela, Couthon et Saint-Just, d’accord ici avec Collot d’Herbois, firent sentir de diverses manières aux Hébcrtistes le poids de l’autorité gouvernementale. Javoques, vieil ami d’Hébert, fut rappelé de Lyon à Paris pour s’y expliquer au sujet d’injures qu’il avait adressées & Couthon à la fin de février, Carrier luimême fut frappé à Nantes par la disgrâce du Comité, et appelé à la Convention, sur la motion de Robespierre, pour avoir sévi nonseulement contre les catholiques et les royalistes, mais encore contre les bons patriotes. Bien que Collot d’Herbois l’eut introduit aux Jacobins avec les plus pompeux éloges, il remplit de plaintes bruyantes et améres le club des Cordeliers où régnaient Hébert et Vincent. Tous pensaient que le moment de se soulever était arrivé. En effet, leurs meilleurs appuis commençaient à leur manquer de toutes parts. Depuis le 26, ils ne pouvaient plus compter sur le prolétariat quant à l’armée révolutionnaire, encore toute remplie de leurs créatures, le Comité la dispersait n.T:" co,’nT"r