ACTE II
Scène I
Ne vous repentez point de cette confidence.
Vous avez trop langui sous un fâcheux silence,
Il est temps qu’un beau feu jusqu’ici renfermé
Acquière à vos désirs la gloire d’être aimé,
Et que vous fassiez voir que loin d’en trop attendre,
Qui peut tout mériter, a droit de tout prétendre.
Ah, ne me jetez point dans la nécessité
D’examiner mon cœur sur sa témérité.
Quoi qu’en vain la raison à ses desseins s’oppose,
Il ne peut qu’en tremblant songer à ce qu’il ose,
Et d’un trouble inquiet confusément atteint,
Dans tout ce qu’il espère, il voit tout ce qu’il craint.
Peut-être craignez-vous que le Roi ne s’irrite
D’un amour si contraire à l’hymen qu’il médite,
Et qu’il n’y veuille voir qu’un rebelle obstiné
Qui porte ailleurs un cœur qu’il m’avoit destiné ;
Mais outre l’intérêt que l’État y doit prendre,
Philoxène pour vous saura tout entreprendre,
Et ce qu’à cet amour sa flamme croit devoir,
Lui sera sans réserve appuyer votre espoir.
Je lui viens d’avouer qu’au choix de la Princesse
Ce téméraire cœur malgré moi s’intéresse,