Scène IV
Carlin, Virgine.
Tu n’oses donc encor…
Je suis remise en grâce,
Et sans plus de façon je me montre au Vieillard ;
Mais je crains le Marquis.
C’est une affaire à part.
S’il m’avoit ici vue en habit de Suivante,
Comme la fourbe alors deviendroit apparente,
Piqué de cet affront, dans son secret dépit
Penses-tu qu’il voulût renoncer au dédit ?
Il tiendroit bon sans doute, et feroit de la peine,
Cependant n’ai-je pas de quoi faire la vaine ?
Mon rôle de tantôt ne se peut mieux jouer.
Me suis-je démentie ?
Il le faut avouer,
Tes charmes rehaussés m’ont fort chatouillé l’âme ;
Mais avec ton talent de faire la grand’ Dame,
Quand tu seras à moi, ne va pas t’aviser
De devenir Comtesse, ou de t’emmarquiser.
Il est, sans chercher loin, certains Marquis et Comtes
Qui sur la gaie intrigue ont les démarches promptes,
Et je n’aimerois que s’adressant à toi,
Ma race de par eux fût plus noble que moi.
Le beau raisonnement !