Page:TMI - Procès des grands criminels de guerre devant le Tribunal militaire international, vol. 1, 1947.djvu/181

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nombreuses conversations qu’il eut avec lui, sans même faire état des nombreuses publications passées et présentes parues sur le « cas Hess » dans la presse allemande et étrangère.

L’accusé n’est pas en état de donner à son avocat la moindre information sur les crimes qui lui sont imputés par l’Acte d’accusation. Son visage est sans expression ; son attitude envers son avocat et son comportement devant ce Procès imminent sont sans rapports avec les réactions naturelles des autres accusés.

L’accusé déclare qu’il a complètement perdu la mémoire depuis une période éloignée qu’il ne peut plus déterminer.

La déclaration officielle du Parti émanant du ministère allemand de la Propagande faisant déjà état, le 12 mai 1941, « d’une maladie qui a été en se développant au cours des années » et de « signes de dérangement mental ». La presse anglaise rapportait également le fait que l’attitude de l’accusé, après son atterrissage en Écosse, trahissait une absence de « clarté mentale ».

Ces faits sont suffisamment importants pour établir l’irresponsabilité de l’accusé comme résultat d’un désordre morbide de ses facultés mentales et justifier la requête du paragraphe I.

Ces faits appellent en même temps l’examen de l’aptitude de l’accusé à se défendre.

Au cas où le Tribunal aurait déjà, de sa propre initiative, confié à une commission d’experts la rédaction d’un rapport, il serait équitable pour l’accusé de permettre l’adjonction de plusieurs médecins-experts désignés par la Défense.


Signé : von Rohrscheidt.
Avocat.


Nuremberg, 7 novembre 1945.