Page:Taché - Les asiles d'aliénés de la province de Québec et leurs détracteurs, 1885.djvu/21

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Dans les comptes-rendus d’Ontario par exemple, il eut vu que l’Inspecteur dans son rapport de 1881, parlant de l’asile de Toronto dit : — « The females where all well and neatly clad, except in the Refractory Ward where such a state of things cannot be carried out. » M. le Dr Tuke aurait dû comprendre et, comprenant, aurait dû avoir l’honnêteté d’admettre que ce qui « ne peut pas se faire dans les excellent institutions » d’Ontario, est également impossible dans ce qu’il nomme élégamment, en un certain endroit de sa diatribe, « the human menagerie » de la Province de Québec.

M. le Dr Tuke a trouvé les aliénés ou bien debout et marchant, ou bien assis, c’était pendant le jour ; s’il les eut vu de nuit, ils auraient été couchés ; il eut pu encore les voir à genoux dans la chapelle aux temps des prières, ou dansant au son de la musique pendant certaines récréations ; et je ne vois vraiment pas quelles autres postures M. le Dr Tuke aurait voulu leur voir prendre, pour s’en déclarer satisfait : lui-même doit être debout ou en marche, quand il n’est pas assis ou couché ; j’ignore s’il s’agenouille et s’il danse. Véritablement, on a peine à croire qu’un homme, si plein de prétentions, puisse se laisser choir à publier des critiques, aussi naïves et aussi sottes que celles qu’il a signées de son nom dans les gazettes ; pour sa propre réputation, il aurait mieux fait de signer « Justice » comme le correspondant du « Commercial Advertiser » de 1861.

M. le Dr Tuke a trouvé étrange les balcons grillés de l’asile de la Longue Pointe. — « The sight of four tiers of palissaded verandahs with a number of patients walking up and down the enclosed space, has a strange effect, » dit-il. Sa surprise, à la vue d’un spectacle aussi nouveau et aussi ridicule pour lui, aurait été probablement bien tempérée, si la manière dont il a inspecté les asiles canadiens ne l’eut point aveuglé, au point de ne pas remarquer qu’une disposition précisément semblable existe à l’asile de Toronto. Pour le bénéfice et l’instruction de M. le Dr Daniel Hack Tuke, et pour l’édification de ceux qui le prennent pour un prophète ou un oracle, je me permettrai de citer l’opinion de M. le Dr Clark, surintendant médical de l’asile de Toronto sur ces « palissaded verandahs ; » cette opinion se trouve exprimée dans le rapport de l’année 1878 (Sessional Papers of Ontario