Page:Tacite - Œuvres complètes, traduction Burnouf, 1863.djvu/105

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Myrine, Cymé, Tmolus37, furent exemptées de tributs pour le même temps ; et l’on décida qu’un sénateur irait sur les lieux examiner le mal et le réparer. On choisit un simple ex-préteur M. Alétus, de peur que, l’Asie étant gouvernée par un consulaire, il ne survînt entre deux hommes de même rang des rivalités qui nuiraient à la province.

32. Magnésie, située au pied du mont Sipyle, à la gauche de l’Hermus, aujourd’hui Magnia. Son surnom la distingue d’une autre Magnésie sur le Méandre.
33. Strabon, XIII, III, § 5, compte parmi les cités éoliques de l’Asie Éges et Temnos, patrie du rhéteur Hermagoras. Philadelphie, à l’orient de Sardes, au pied du mont Tmolus, avait été fondée par Attale Philadelphe, frère d’Eumène, roi de Pergame.
34. Apollonide, à moitié chemin entre Sardes et Pergame, à 300 stades de distance l’une de l’autre.
35. La ville de Mostène en Lydie est mentionnée dans les monuments et les géographes. - La plaine d’Hyrcanie avait reçu ce nom des Perses, à cause d’une colonie d’Hyrcaniens qu’ils y avaient amenée. Le surnom de Macedones donné aux habitants semble indiquer que leur ville avait été fondée ou du moins agrandie par les Macédoniens.
36. Ville de Lydie, célèbre par un temple de Diane persique.
37. Myrine, ville maritime de l’Eolide, qui prenait le surnom de Sébastopolis. - Cymé, sur la même côte, à 9 milles de Myrine, était la plus puissante des colonies éoliques. D’Anville dit qu’on en a trouvé des vestiges dans un lieu appelé Nemourt. - Tmolus, près de la montagne du même nom, d’où sort le Pactole, ce fleuve autrefois si renommé, mais qui, dès le temps de Strabon, ne roulait plus de paillettes d’or.

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César couronna ces grandes libéralités publiques par des traits de générosité qui ne furent pas moins agréables. Les biens d’Émilia Musa, femme opulente, morte sans testament, étaient réclamés par le fisc : il les fit donner à Émilius Lépidus, parce qu’Émilie paraissait être de sa maison. Patuléius, riche chevalier romain, lui avait légué une partie de son héritage : il l’abandonna tout entier à M. Servilius, en faveur duquel un testament antérieur et non suspect en avait disposé. Il déclara que ces deux sénateurs avaient besoin de fortune pour soutenir leur naissance. Jamais il n’accepta de legs qu’il ne les eût mérités à titre d’ami : les inconnus, et ceux qui ne le nommaient dans un testament qu’en haine de leurs proches, furent toujours repoussés. Du reste, s’il soulagea la pauvreté honnête et vertueuse, il exclut du sénat ou laissa se retirer d’eux-mêmes, des hommes que la prodigalité et le vice avaient réduits à l’indigence, Vibidius Varro, Marius Népos, Appius Appianus, Cornélius Sylla et Q. Vitellius38.

38. Oncle de Vitellius, qui depuis fut empereur.

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Vers la même époque il dédia quelques temples que le feu ou les ans avaient ruinés, et qu’Auguste avait commencé à rebâtir : celui de Bacchus, Cérès et Proserpine, près du grand Cirque, voué anciennement par le dictateur A. Postumius39 ; celui de Flore, élevé au même endroit par les édiles Lucius et Marcus Publicius40 ; celui de Janus41, bâti près du marché aux légumes par Duillius, qui le premier illustra sur mer les armes romaines et mérita, par la défaite des Carthaginois, le triomphe naval. Le temple de l’Espérance fut inauguré par Germanicus : Atilius42 l’avait voué dans la même guerre.

39. L’an de Rome 257, avant la bataille du lac Régille.
40. L’an de Rome 513.
41. Ne pas confondre ce temple avec celui qui avait été bâti par Numa, et dont les portes, ouvertes ou fermées, étaient le signe de la guerre ou de la paix.
42. Non pas le fameux