Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/107

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de celles faites pour les autres Francs ; on y règle partout les biens des Francs, et on ne dit rien de ceux des antrustions, ce qui vient de ce que les biens de ceux-ci se réglaient plutôt par la loi politique que par la loi civile, et qu’ils étaient le sort d’une armée et non le patrimoine d’une famille. Les biens réservés pour les leudes furent appelés des biens fiscaux, des bénéfices, des honneurs, des fiefs, dans les divers auteurs et dans les divers temps. (Esprit des lois, liv. xxx, chap. 16.)

Auprès de leur chef ou duc. En entrant dans la Gaule, les Francs laissèrent subsister l’état des choses en tout ce qui ne contrariait pas leurs coutumes barbares ; ils conservèrent les dénominations de ducs, de comtes, mais en approprièrent les fonctions à ces coutumes. Chaque duc, sous la fin de la domination romaine, commandait la force armée dans une province ; chaque comte, subordonné au duc, la commandait dans une ville ou cité. Sous les Francs, chaque duc exerçait dans sa province un empire souverain, levait à son gré des troupes, les dirigeait contre ses voisins, avait le droit de vie et de mort, de paix et de guerre. Le comte conduisait, sous les ordres du duc, son contingent de troupes, levait les contributions, rendait la justice avec ses assesseurs : il agissait en souverain dans sa cité. Dans cet état de choses, les institutions préexistantes, les ordres municipaux, les sénats des Gaules ne purent subsister long-temps. (Dulaure, Hist. de Paris, tom. i, pag. 128.)

Ils sont alors recherchés. Les condottieri étaient des chefs de troupes qui vendaient leurs services au plus offrant.

XIV. En survivant à leur duc. Chnodomaire fut pris en se retirant ; et, ce qui nous donne ici un trait des mœurs militaires de ces nations, deux cents de ses satellites ou gardes-du-corps, qui pouvaient éviter le même malheur, revinrent aussitôt se rendre volontairement et recevoir des chaînes, regardant comme un crime de vivre sans leur roi, ou de ne pas mourir pour lui. (Ammien, liv. xvi, chap. 12.)

Ils réclament en effet de la libéralité de leur duc. Ainsi, chez les Germains, il y avait des vassaux, et non pas des fiefs. Il n’y avait point de fiefs, parce que les princes n’avaient point de terres à donner, ou plutôt les fiefs étaient des chevaux de bataille, des