Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

savoir ce que c’était que les terres saliques, il faut chercher ce que c’était que les propriétés ou l’usage des terres chez les Francs, avant qu’ils fussent sortis de la Germanie. M. Echard a très-bien prouvé que le mot salique vient du mot sala, qui signifie maison, et qu’ainsi la terre salique était la terre de la maison. J’irai plus loin, et j’examinerai ce que c’était que la maison et la terre de la maison chez les Germains, « Ils n’habitent point de villes, dit Tacite, et ils ne peuvent souffrir que leurs maisons se touchent les unes aux autres ; chacun laisse autour de sa maison un petit terrain ou espace qui est clos et fermé. » Tacite parlait exactement ; car plusieurs lois des codes barbares ont des dispositions différentes contre ceux qui renversaient cette enceinte et ceux qui pénétraient dans la maison même. Nous savons par Tacite et César que les terres que les Germains cultivaient ne leur étaient données que pour un an, après quoi elles redevenaient publiques ; ils n’avaient de patrimoine que la maison et un morceau de terre dans l’enceinte autour de la maison ; c’est ce patrimoine particulier qui appartenait aux mâles. En effet, pourquoi aurait-il appartenu aux filles ? elles passaient dans une autre maison. La terre salique était donc cette enceinte qui dépendait de la maison du Germain ; c’était la seule propriété qu’il eût. Les Francs, après la conquête, acquirent de nouvelles propriétés, et continuèrent à les appeler des terres saliques.

Des cavernes souterraines. Les, paysans russes enfouissent dans la terre tous les grains ; il faut sonder avec de grandes perches ferrées pour découvrir ces magasins souterrains. Les Moscovites et les Suédois se servirent tour à tour de ces provisions. (Hist. de Charles XII, par Voltaire, ann. 1708.)

C’est un lieu de dépôt pour leurs grains. M. Ternaux, l’un de nos plus honorables industriels, ayant désiré donner à l’agriculture française les moyens les plus sûrs et les plus économiques pour la conservation des blés, a fait enfouir, en 1818, dans des fosses souterraines ou silos, des blés annuellement récoltés ; ces silos ont été ouverts le 10 octobre 1822 : les blés ont été reconnus dans un état parfait de conservation.

XVII. Mais qui est étroit et dessine toutes les formes. Cluvier rapporte que les paysans de la Franconie et de la Souabe por-