Page:Tacite - Oeuvres complètes, trad Panckoucke, 1833.djvu/121

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bares, comme elle les avait autrefois attirés en Italie. (Esprit des lois, liv. xxi, chap. 15.)

Leurs mets sont simples. Tacite, par cet éloge, blâme indirectement les honteuses profusions de la table chez les Romains. Plutarque raconte qu’un jour le médecin Philotas voyant dans la cuisine d’Antoine un appareil extraordinaire, et, entre autres choses, huit sangliers qu’on faisait rôtir tout entiers, fut bien surpris quand on lui dit que les convives n’étaient que douze.

Sans raffinement. Aujourd’hui les moissonneurs mêmes assaisonnent leurs mets de diverses épices, dit Perse (liv. vi). Voy., Hist., liv. ii et iii, la description des festins de Vitellius, qui employait des villes entières à fournir à sa gloutonnerie. On connaît le luxe et les dépenses de Lucullus et d’Apicius pour leur table.

XXIV. En sautant au milieu des glaives. Au hameau du Pont-de-Cervières, chaque année, le jour de la fête patronale, on exécute diverses danses ; le bal s’ouvre par une danse que des jeunes gens du pays exécutent l’épée à la main. Cet usage paraît avoir été transmis par une colonie descendue de la Germanie. (Voyez la description de cette danse guerrière dans le Moniteur du 22 mars 1806.) — Les jeux du carrousel furent une suite de ces danses au milieu des lances et des épées ; c’était ce que, dans les tournois de chevalerie, on appelait l’étour ou le belhourdis : les chevaliers, rangés par escadrons, se chargeaient la lance en arrêt ; ceux dont la lance était brisée au premier choc, combattaient l’épée à la main, etc. — Ces jeux ne furent d’abord que des danses qui simulaient des combats semblables à ceux qu’on appelait depuis combats à la foule, ou, peut-être, trespignées : ils se perfectionnèrent dans les siècles suivans. (De Sainte-Palaye, pag. 149.)

Pour aucun salaire. Néron fit paraître sur la scène les descendans des plus illustres familles : leur misère leur fit recevoir le prix de tant de honte. Ils ne sont plus : je ne dirai pas leur nom ; c’est un tribut que je crois devoir à leurs ancêtres. Néron força aussi, par des dons immenses, des chevaliers romains à descendre sur l’arène. Ils n’y eussent pas consenti, si les présens que fait celui qui peut ordonner n’avaient toute la force de la contrainte. (Annal., liv. xiv, chap. 14.)

Ils l’appellent bonne foi. Nous avons conservé ce sentiment